Dune : Prophétie 2024-

AVIS : « Dune : Prophecy » s'écarte du style puissant du film et crée une représentation plus intime de la guerre pour le Royaume des Sables, qui est parfois incroyablement émouvante.

L'adaptation cinématographique par Denis Villeneuve des livres classiques de science-fiction de Frank Herbert est magnifique. Tout, de la musique aux images panoramiques, respire l'épopée spatiale. Le désert de la planète Arrakis est immense et impitoyable, on sent vraiment la chaleur brûlante à travers l'écran.

Alors que Max introduit désormais l'univers de Dune dans le monde du streaming, nous nous retrouvons loin des dunes de sable impitoyables d'Arrakis. La série télévisée ne consacre pas une seule seconde au monde désertique titulaire. Au lieu de cela, nous plongeons dans la politique entourant les familles dirigeantes de Harkonen, Atreides et Corrino.

Plus de dix mille ans avant que Timothée Chalamet ne danse dans le désert, les familles Atréides et Harkonnen s'affrontent. La maison Atréides est saluée comme des héros de guerre dans la grande bataille contre l'intelligence artificielle qui a caractérisé ces dernières années, tandis que les Harkonnens sont accusés d'être de lâches complices. L'adversité d'Harkonnen marque la vie de Valia, qui décide de prendre son destin en main et de faire partie de la fraternité qui deviendra plus tard le formidable groupe Bene Gesserit.

Nous suivons la première année de Valya dans la fraternité et voyons son pouvoir grandir avec son ambition. Sa vision du groupe va au-delà d’une petite secte religieuse. Elle voit le potentiel de contrôler le destin du monde grâce au pouvoir mystérieux qui caractérise le groupe.

Les films sur Arrakis laissent un espace libre pour une série comme celle-ci. En se concentrant sur les principaux événements des livres, on balaie les histoires de fond le plus rapidement possible. Pourquoi Arrakis est-il si important dans l'Empire Galactique ? Et pourquoi le Bene Gesserit a-t-il déployé tant d’efforts pour construire Paul Atréides ? "Dune : Prophecy" pose les bases de ces deux questions.

La série est à son meilleur lorsqu'elle se concentre sur les intrigues de la fraternité et sur l'ambition impitoyable de Valya Harkonnen. Jessica Barden ("La fin du putain de monde") dépeint le parcours de Valya, depuis son modeste rôle sur la planète natale des Harkonnen jusqu'au leader fort dont la fraternité a besoin. Cette transformation et l’effet qu’elle a sur ses amis les plus proches sont captivants.

C'est lorsque la série dépeint Valya adulte et les activités de la famille impériale Corrino qu'on a envie de retrouver la splendeur des films. Malgré des acteurs talentueux comme Mark Strong (l'empereur Corrino) et Emily Watson (la vieille Valya Harkonnen), l'intrigue est trop compliquée et se déroule à un rythme lent. Pourquoi m'obligez-vous à regarder des meetings politiques entre familles insignifiantes, alors que je veux juste revenir sur la folie de Jessica Barden ?

La prise intime qui rend dans une certaine mesure "Dune: Prophecy" intéressant a aussi un revers évident. La cinématographie, qui a notamment remporté plusieurs prix pour les deux films Dune, sera clairement mise en avant dans la série télévisée. Sans les coussinets nus habilement représentés, les puissantes chevauchées sur les serpents des sables ou les étranges soldats Harkonnen, le même sentiment à grande échelle n'est pas créé. Au lieu de cela, le drame est construit autour d’une concentration sur les éléments mystiques du Bene Gesserit, ce qui compense quelque peu la plus petite échelle.

"Dune : Prophecy" est une série en deux époques, qui développe habilement l'histoire derrière Dune. Où la première partie vole complètement la vedette, et la dernière partie est largement suffisante pour expliquer les événements du film.